vivre aux etats unis reve ou cauchemar

Mêmesi les prix augmentent chaque année, le rêve américain doit s’adapter avec son temps. En achetant un bien immobilier, vous pourrez donc envisager une plus-value à l’avenir. De plus, si vous souhaitez partir vivre aux Cest différent de la France; emplois, nourriture, coût de la vie. Voici, 6 raisons de ne pas venir habiter aux USA. 1. La sécurité de l’emploi. La sécurité de l’emploi est une des raisons de ne pas venir habiter aux USA. C’est pourtant une des AuxÉtats-Unis et au notre subconscient peut aussi nous aider à déterminer si ce que l'on est en train de vivre est réel ou non. C'est beaucoup moins vrai dans les rêves, et c'est grâce à cela que l'inception est réalisable dans le film. L'utilisation des totems permet aux protagonistes de ne pas se perdre dans les deux réalités [150]. Le monde des limbes est interprété comme Ila contracté un emprunt peu de temps après pour acheter un appartement qui lui donnait l'illusion de vivre le "rêve américain", alors qu'il ne gagnait que 1.250 dollars par mois comme employé JesúsRodríguez a émigré aux Etats-Unis en 2005 avec sa famille pour fuir la crise politique frappant son pays, le Venezuela. Il a contracté un nonton the uncanny counter sub indo bioskopkeren. La quête du bonheur » constitue le cœur du rêve américain. Elle apparaît dès les premiers pas des treize colonies et se trouve au centre de la déclaration d’Indépendance des États-Unis. Elle a pourtant connu bien des vicissitudes au cours des XVIIIe et XIXe siècles, de la conquête de l’Ouest à la prospérité et des crises économiques à la crainte que l’immigration menace la promesse » américaine. Récit d’un rêve, de ses transformations et de ses limites. Sous la plume de Thomas Jefferson, la Déclaration d’indépendance des États-Unis 4 juillet 1776 proclame solennellement que l’homme a reçu de son Créateur certains droits inaliénables » notamment la vie, la liberté et la quête du bonheur ». Le droit à la recherche du bonheur Comme le note l’historien Bernard Cottret dans son histoire de la révolution américaine, Qu’y a-t-il de plus révolutionnaire que de proclamer le droit au bonheur ? Ou de voir en lui l’objectif le plus élevé de la vie sociale ? » Cette quête du bonheur n’est pas un simple droit à l’hédonisme, individualiste, mais une notion collective, la fin même de tout gouvernement. Or, cette quête du bonheur comme fin du gouvernement civil n’est pas une idée révolutionnaire en 1776. L’aspect révolutionnaire est l’application de ces principes à une situation concrète, et non énoncés de façon abstraite. Les mots de Jefferson sont également révolutionnaires par leur universalisme qui dépasse de loin la cause spécifique des colonies britanniques en révolte contre leur métropole, mais sans pour autant être nouveaux. Le fait que ces valeurs soient proclamées sans explication ou référence montre en effet qu’elles font partie du paysage mental des hommes éduqués de l’époque. Le triptyque des droits inaliénables de Jefferson fait écho à celui de l’Anglais John Locke – vie, liberté et propriété – qui justifiait la Glorieuse révolution anglaise de 1688-1689 dans ses deux Traités du gouvernement civil 1690. Le droit à la propriété est un sujet central du texte de Locke, mais il n’apparaît pas en tant que tel chez Jefferson. Il est implicitement inclus dans un droit à la quête du bonheur qui englobe d’autres droits plus précis comme le droit à la sécurité. L’expression de quête du bonheur » pursuit of happiness apparaît à plusieurs reprises dans l’Essai sur l’entendement humain de Locke, paru également en 1690, et elle traverse ensuite la philosophie des Lumières écossaises du milieu du XVIIIe siècle, qui sont lues et enseignées dans les colonies américaines du troisième quart du siècle, période de formation intellectuelle des futurs Pères fondateurs ». En 1776, l’idée d’un droit à la quête du bonheur est tellement dans l’air du temps qu’on le trouve dans d’autres documents contemporains mais moins connus. Ainsi, dans la Déclaration des droits de la Constitution de Virginie, signée par George Mason en juin 1776, les droits inaliénables sont la jouissance de la vie et de la liberté, l’accession à la propriété, la quête du bonheur et de la sécurité. Quelques mois plus tard, la Déclaration des droits des habitants de la République ou État de Pennsylvanie proclame Tous les hommes sont nés également libres et indépendants, et ils ont des droits certains, naturels, essentiels et inaliénables, parmi lesquels le droit de jouir de la vie et de la liberté, et de les défendre, celui d’acquérir une propriété, de la posséder et de la protéger, enfin, celui de chercher et d’obtenir le bonheur et la sécurité. » A lire aussi Face à la Chine, Taïwan aura du mal à conserver son indépendance Rêve virginien, rêve novanglais deux quêtes du bonheur Le rêve américain comme quête du bonheur est souvent associé à des notions matérielles prospérité, voire fortune, ou simplement accès à la consommation de la classe moyenne. En réalité, c’est la synthèse de valeurs matérielles et immatérielles, ou plutôt une valeur immatérielle l’accomplissement de soi qui peut inclure une dimension matérielle sans s’y limiter. Travailler à son compte, être son propre patron, faire de sa passion son métier une certaine liberté, un accomplissement de soi qui dépasse la quête du profit à tout prix. Bien entendu, ces deux acceptions, matérielle et immatérielle, ne sont pas mutuellement exclusives mais il faut considérer que l’une prend le pas sur l’autre. J’ai construit ma cabane. Lentement, à l’écart, en restant fidèle à mes principes. J’avance à mon rythme. Personne ne me gouverne. » Clint Eastwood Le peuplement très différent de la Virginie d’une part et de la Nouvelle-Angleterre de l’autre permet d’observer comment ils sont chacun la manifestation d’un des aspects du rêve américain, matériel d’un côté, immatériel de l’autre. En Virginie, où s’installent aussi quelques communautés de puritains, le modèle dominant reste celui d’une immigration de jeunes hommes célibataires qui viennent pour travailler. Beaucoup sont des engagés, sous contrat de plusieurs années. À l’issue de leur engagement s’ils ont survécu à l’environnement épidémiologique et sanitaire, ce qui n’est pas une mince affaire, ils peuvent s’installer sur place ou rentrer en Angleterre, mais leur motivation n’est pas religieuse ou politique. C’est en cela que le modèle virginien diffère radicalement du modèle novanglais de Nouvelle-Angleterre. Les colons y sont majoritairement des familles qui emportent aussi des serviteurs sous contrat, qui accompagnent souvent un pasteur. Ainsi, des villages entiers sont transplantés d’une rive à l’autre de l’Atlantique. Leur motivation n’est pas matérielle ils ne traversent pas l’Atlantique –une entreprise dangereuse et très incertaine – pour faire fortune. Dans certains cas, ce sont des artisans établis qui quittent des situations stables pour sauter dans l’inconnu et un monde où tout est à construire. Le versant novanglais de ce que l’on n’appelle pas encore le rêve américain, c’est de trouver un refuge où l’on pourra vivre sa foi comme on l’entend, ne pas avoir à craindre des persécutions politiques et/ou religieuses, quitte ensuite à imposer sa propre vision quand on passe du statut de minorité à celui de majorité au pouvoir. Cette ambiguïté en apparence vient du fait que les puritains du Massachusetts ne concevaient la survie de leur expérience américaine par et pour la foi que sous la forme d’une société homogène. Ce que nous appellerions le pluralisme n’était pour eux que le levain qui allait corrompre la pâte l’Amérique était après tout suffisamment vaste pour que les dissidents aillent s’implanter un peu plus loin. Fuir les persécutions réelles ou simplement perçues comme telles ne rendait donc pas automatiquement tolérant. Le rêve novanglais peut être étendu à d’autres colonies ayant accueilli des réfugiés pour la foi, comme la Pennsylvanie avec les quakers, ou la Caroline du Sud avec ses huguenots français fuyant les dragonnades de Louis XIV, mais le modèle commence avec les Pères pèlerins en 1620, qui s’étaient déjà réfugiés aux Pays-Bas après avoir fui l’Angleterre en 1608. Le bonheur par la consommation Si les premières décennies des colonies sont le plus souvent marquées par une certaine précarité et une quête du bonheur qui ne peut être qu’immatérielle limitée à la survie, la stabilisation de la vie coloniale est ensuite spectaculaire et le XVIIIe siècle voit une nette amélioration des conditions de vie, de l’espérance de vie, une hausse du pouvoir d’achat dans un contexte de diversification de l’offre dans ce qui s’apparente à une révolution de la consommation. Les colons sont en effet en mesure d’acheter davantage et d’effectuer des achats plus discriminants on n’est plus dans la première nécessité, le choix s’est étendu notamment à différents niveaux de qualité. On précise même l’origine des produits importés pour mettre en avant leur qualité supérieure. Quand cette libre consommation se trouve grevée de droits de douane, dans les années 1760, et que la grande autonomie vis-à-vis de la métropole semble remise en cause, la colère gronde et c’est le point de départ de ce qui deviendra, de crise en crise et de malentendu en malentendu, la Révolution américaine. Paradoxalement, la tension entre la métropole et les colonies se situe à un moment où le goût des colons s’anglicise fortement on consomme dans un esprit d’émulation de la British Way of Life, on veut faire comme en métropole, boire du thé dans de la porcelaine Wedgwood, par exemple. Par ailleurs, la liberté que revendiquent les Pères fondateurs, c’est d’abord la liberté des citoyens britanniques ! La quête du bonheur est évidemment liée à la peur de perdre des libertés politiques plus britanniques que strictement américaines. Mais la quête du bonheur est également liée au contexte matériel, que l’on peut rapprocher de la propriété de Locke le colon veut pouvoir consommer comme il l’entend. A lire aussi Le rugby peut-il échapper à la trajectoire du sport mondialisé? La rupture spatiale l’exceptionnalisme et l’Amérique comme laboratoire La rupture politique se fait sur fond de continuité philosophique si nous ne pouvons pas jouir de nos droits de citoyens britanniques, pouvons-nous encore nous considérer comme britanniques ? Pour justifier la rupture politique, inédite à l’époque, Thomas Paine convoque la rupture spatiale. L’auteur du fameux Sens commun, best-seller » de l’année 1776, y estime que la distance même que le Tout-puissant a mise entre l’Angleterre et l’Amérique est une preuve convaincante et naturelle que l’autorité de l’une sur l’autre n’a jamais fait partie des desseins de la Providence ». Quelques décennies avant Paine, le pasteur Jonathan Edwards avait cru déceler un signe providentiel dans la découverte de l’Amérique par les Européens au moment même de la Réforme. Pour lui, cela ne pouvait relever du hasard. Il voyait l’Amérique comme un lieu particulièrement important dans l’histoire du monde puisque c’est là que devait se réaliser le Millennium, le paradis sur terre. Dès la période des découvertes, au XVIe siècle, la littérature promotionnelle vendait » l’Amérique comme un Éden et comme le paradis perdu. John Winthrop, le gouverneur emblématique du Massachusetts qui a mené la grande migration » anglaise vers Boston en 1630 voyait la Nouvelle-Angleterre comme un refuge » pour quelques élus, pendant que Dieu infligerait un châtiment apocalyptique à une Angleterre incapable de se réformer. L’Amérique coloniale puis les États-Unis sont donc vus depuis toujours comme un lieu à part, où l’on peut à la fois renouer avec la pureté originelle l’Éden et s’affranchir des pesanteurs et des chaînes de l’Ancien Monde pour accéder à un niveau inédit de dignité humaine le Millennium, notamment par le travail et non par la naissance. C’est ce que l’on appelle généralement l’éthique protestante, mais que l’on peut qualifier plus précisément d’éthique franklinienne tant elle doit aux formulations de Benjamin Franklin. C’est donc cette rupture qui confère à l’Amérique son caractère exceptionnel et qui y rend possible la réussite. Dans son Avis à ceux qui voudraient s’en aller en Amérique, publié alors qu’il était en mission à Paris 1784, Franklin explique notamment que la corruption et la vénalité des offices omniprésentes dans l’Europe de l’époque n’existaient pas dans le nouveau système américain Il n’y a qu’un petit nombre d’offices civils ou d’emplois ; il n’y en a point de superflus, comme en Europe ; la règle établie dans quelques États est qu’aucun office ne doit être assez lucratif pour être désirable. » La société américaine compte bien moins de pauvres et de riches que l’Europe ; il y règne plutôt une heureuse et générale médiocrité », ce que l’on n’appelle pas encore la classe moyenne. Et le mérite prend le pas sur la naissance On ne demande point à l’égard d’un étranger, qui est-il ? mais, que sait-il faire ? » Franklin vend à ses lecteurs français un rêve américain fondé sur le travail, dans un système social, politique et économique qui n’est pas faussé comme c’est le cas alors en Europe. Non seulement il est possible d’y réussir pour qui s’en donne la peine mais, pour Franklin, il s’agit même d’une certitude ». Pour le Normand Hector St-John de Crèvecœur, qui écrit au même moment, l’Amérique est un continent neuf ; une société moderne », les Américains, issus de toute l’Europe, sont tous animés d’un esprit d’entreprise sans limites, sans entraves, parce que chacun travaille pour soi ». Là où Franklin voyait une heureuse et générale médiocrité », Crèvecœur parle d’une agréable uniformité ». Pour lui, la société américaine est la plus parfaite qui existe au monde » où le chemin de la fortune » est ouvert à tous, moyennant travail et effort. Comme Franklin, Crèvecœur oppose l’Europe, au passé funeste, à une Amérique tournée uniquement vers l’avenir. Pourtant, l’Amérique est selon lui le lieu où l’Homme a retrouvé l’ancienne dignité du genre humain ». C’est donc un lieu de recommencement, mais également de régénération, de restauration. L’immigration rêve des uns, cauchemar des autres Les États-Unis sont une terre de paradoxe, avec une population issue de l’immigration à un moment ou à un autre, mais qui peut montrer une forte hostilité contre l’immigration récente ou à venir. Au XVIIe siècle, déjà, les puritains estimaient que la cohésion sociale dépendait de l’homogénéité religieuse. En d’autres termes, la quête du bonheur social, collectif, passait par le maintien d’une communauté homogène, dont les éléments dissidents n’étaient pas les bienvenus. Le mécanisme qui sous-tend l’anticatholicisme est similaire le catholicisme – ou papisme » – est aux yeux de l’opinion protestante, majoritaire alors, le versant religieux de l’autoritarisme et de l’absolutisme, à l’inverse d’un protestantisme synonyme de liberté et de démocratie. À cela se greffe notamment l’hostilité d’ordre plus ethnique aux Irlandais. Ainsi, au milieu du XIXe siècle, les petites annonces pour des emplois de gouvernante, par exemple, stipulent explicitement No Irish need apply » Irlandais s’abstenir. Les Irlandais sont pauvres, catholiques et probablement dépourvus de sens moral. Sur la côte ouest, les Chinois ont certes constitué une main-d’œuvre bon marché corvéable à merci, mais quand on considère qu’ils sont trop nombreux, on édicte les premiers quotas ethniques contre leur immigration 1882. Enfin, les mormons, pourtant un des rares groupes religieux nés aux États-Unis et non importés d’Europe, sont considérés comme une Église étrangère ». La raison tient à leur dogme ils ajoutent un livre à la Bible, ce qui est anathème pour de nombreux protestants et à leurs pratiques sociales la polygamie jusqu’en 1890. Ils sont donc persécutés et fuient toujours plus à l’ouest. Ils trouvent refuge à Salt Lake City, aux confins septentrionaux du Mexique, avant d’être rattrapés par l’irrépressible expansion des États-Unis vers l’ouest, à grands renforts d’idéologie de la destinée manifeste. » Entre 1845 et 1848, la frontière occidentale des États-Unis est repoussée jusqu’au Pacifique, et le Texas, la Californie, et tout l’Ouest passent sous le contrôle des États-Unis. Cette expansion n’a pas lieu que sur la carte elle est souvent précédée et toujours suivie par les pionniers, parmi lesquels on trouve le Suisse Théodore Bost, qui a laissé une riche correspondance transatlantique. Ses lettres, qui couvrent plus d’un demi-siècle, montrent bien à la fois les espoirs et les frustrations, une quête du bonheur qui lui fait d’abord traverser l’Atlantique et qui le pousse toujours un peu plus à l’ouest, malgré les épreuves et la rudesse extrême de ses conditions de vie. Malgré tout cela, il ne perd jamais espoir. La quête reste sans cesse inachevée. Le rêve américain est au moins autant la destination que l’on n’atteint pas forcément que le voyage qui est censé y mener. Bost s’éteint quand le Ku Klux Klan renaît de ses cendres et dépasse largement le Vieux Sud confédéré de sa première existence éphémère 1866-1871. Outre les Noirs émancipés, ses nouveaux boucs émissaires sont les catholiques, les juifs et les bolchéviques, qui ont en commun de ne pouvoir être de vrais Américains car leur loyauté va d’abord à une autre source le Vatican, Moscou, la communauté. Cette version très défensive de l’américanité est le reflet des angoisses d’une Amérique qui se sent de plus en plus menacée par les profondes mutations structurelles à l’œuvre à l’époque urbanisation galopante, industrialisation, immigration en provenance d’Europe du Sud et de l’Est d’une ampleur inédite qui accélérait une diversification elle aussi inédite de la population de souche » d’ascendance britannique et protestante. Ce à quoi il faut ajouter la menace sur la religion révélée que constituent les progrès de la science, à la fois la philologie et l’évolutionnisme, qui remettent en cause la véracité du texte biblique. La prohibition, les lois anti-évolution et les quotas migratoires drastiques 1921, 1924 sont autant de croisades symboliques destinées à enrayer ce qui est perçu comme cette dénaturation profonde de ce que doit être l’Amérique éternelle. La quête du bonheur des uns, particulièrement les immigrés italiens, grecs, juifs, russes, qui fuient la misère et les persécutions religieuses, politiques est le cauchemar des autres – les vrais » Américains. Les banlieues et l’American Way of Life Les décennies de postérité d’après-guerre sont la quintessence du rêve américain, et parmi ses symboles les plus puissants figurent le pavillon de banlieue et la voiture. Lors de la grande exposition de New York en 1939-1940, le pavillon Futurama a un succès retentissant. Il y anticipe une vision de la société américaine du futur – en 1960. Le fait qu’il soit sponsorisé par General Motors n’est probablement pas étranger au fait que la voiture et l’infrastructure routière y sont centrales. L’automobile s’était démocratisée très tôt aux États-Unis, notamment sous l’impulsion d’Henry Ford, qui voulait que ses ouvriers puissent se payer ce qu’ils fabriquaient. Les salaires généreux des usines du Nord Chicago, Détroit attirent de nombreux Noirs du Sud, qui fuient la misère et le travail des champs. Sur le modèle du fordisme, la construction résidentielle se rationnalise, ce qui permet d’en diminuer les coûts et d’en faciliter l’accessibilité. Dans les années 1950, l’expansion du modèle pavillonnaire dans les banlieues poursuit cette tendance à la massification mais à une échelle inédite. Certes, la moyennisation par la consommation est indéniable, mais la suburbanisation et la prospérité ne doivent pas occulter la pérennité des discriminations raciales, par exemple. Le processus de suburbanisation par lequel on s’extrait de villes associées à Babylone correspond à la vision jeffersonienne de l’Amérique, néo-rurale, qui associe la vertu à la terre et à la nature, par opposition à la vision hamiltonienne, d’après Alexander Hamilton, ministre de George Washington, pour qui la prospérité viendrait du développement des villes et du commerce transatlantique. Cependant, la suburbanisation est indissociable d’une consommation de masse associée à la prospérité, synthèse de ces deux visions. Le symbole de cette consommation nouvelle est le centre commercial, ou mall », où la consommation est centralisée, rationnalisée, en rupture avec le type de consommation classique des centres villes. À la consommation de masse succède rapidement une consommation très segmentée, associée à un ciblage marketing de plus en plus pointu. C’est ainsi que naît la figure du teenager », entre l’enfant et l’adulte, doté d’un pouvoir d’achat inédit, à qui l’on destine des produits culturels et matériels spécifiques, comme le rockn’roll et tout ce qui devient la culture jeune ». Ce modèle de l’ American Way of Life » s’exporte bien – c’est la puissance du soft power, sous l’impulsion des représentations culturelles séries, films, musique mais aussi sous les formes matérielles produits technologiques, enseignes alimentaires McDonald’s, Coca Cola et lotissements pavillonnaires aux périphéries des villes. Bien entendu, ce soft power est parfois assimilé à une forme d’impérialisme culturel la coca-colonisation » dénoncée par le Parti communiste français dès la fin des années 1940. Mais les Américains eux-mêmes dénoncent ces excès la série Desperate Housewives est un des nombreux exemples où l’illusion d’une surface lisse des banlieues américaines cache une réalité chaotique peu reluisante. La place de la femme dans les banlieues des années de prospérité est assez peu épanouissante, et une partie de la révolte des années 1960 se fait contre le modèle conformiste des années 1950. En portant un coup d’arrêt net à l’expansion continue, toujours un peu plus loin des grandes villes, la crise des subprimes semblait mettre un terme à un long processus d’ascension sociale par l’accession à la propriété dans les utopies édéniques des banlieues résidentielles. Aujourd’hui, les délocalisations et la précarisation du salariat combinées à l’endettement frais de scolarité et différents crédits rognent toujours plus sur les conditions de vie, au point que si, en 1970, 90 % des trentenaires avaient mieux réussi que leurs parents au même âge, on était à peine à 50 % pour les trentenaires de 2015. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, une génération n’est plus assurée du tout de vivre mieux que la génération de ses parents, les baby-boomers, ce qui remet en cause le rêve américain. Vivre au Canada le début d’un cauchemar ? Mise en garde ceci est une histoire fictive et caricaturale illustrant la vie d’un expatrié au Canada qui subit désillusions après désillusions et affronte des difficultés liées au choc culturel et à la routine d’une nouvelle vie dans un pays qui n’est pas le sien ». Sur ces tristes paroles, je vous invite à lire la première partie de cet article Vivre au Canada, un rêve devenu réalité » . ——————————————————————————————————————————– Vivre au Canada, l’histoire d’une réalité qui tourne cauchemar Aujourd’hui je me réveille et je suis en enfer. En fait, je suis à Ottawa au Canada. J’ouvre la fenêtre de ma chambre, j’entends une rue bruyante et pleine de trafic et j’aperçois le McDonald’s juste en face de chez moi. Aussitôt je réalise que je ne rêve plus, c’est bien réel JE SUIS AU CANADA ! Quelle triste aventure qui tourne au désastre ! Je ne suis plus le fier français qui partait explorer l’autre bout du monde. Je suis un idiot de français qui se rend compte qu’il est seul à l’autre bout du monde sans sa famille, sans ses amis, sans ses repères. Mes illusions ont disparu, je suis au pays de la consommation et de l’hypocrisie. Je me lève et me prépare mentalement à affronter une autre journée pleine de défis et de déceptions. Je me prépare un vrai petit déjeuner canadien un bol de céréales avec du lait vendu en sac. Ce matin il faut que j’aille payer ma facture d’hôpital qui s’élève à 700$. Je suis toujours malade mais je ne peux pas aller consulter un docteur. Étant français sans health card carte de santé on me refuse les soins et on me redirige vers les urgences de l’hôpital où il faut attendre 6 à 7 heures avant de voir un médecin pendant 5 minutes. Je me sens exclu, rejeté, je ne me sens plus le bienvenu. Hier encore, un vendeur a refusé de me vendre des cigarettes car je n’avais pas de carte d’identité canadienne, il a regardé ma carte d’identité et m’a dit Sorry but I need a real piece of ID. A valid one that comes from Ontario ». Ceci me rappelle Koodo, la compagnie de téléphone portable qui m’a jeté en me disant If you don’t have two Canadian pieces of ID, you can’t get a cellphone plan. Sorry about that. Byebye… *NEXT PLEASE!* ». Je vais donc prendre mon bus pour l’hôpital, je paye mes 700$ avec ma carte de crédit canadienne et me voilà dans la même situation que de nombreux Canadiens. Je suis endetté et la banque va me prendre 20% d’intérêt sur cette somme chaque mois jusqu’à ce que je puisse rembourser ma carte de crédit. Il faut maintenant que je me rende à l’université pour mon cours de publicité. Bien que mon cours soit en français je me sens stupide car je ne comprends pas plus que durant mes classes en anglais. Le professeur fait référence à des auteurs, à des compagnies, à des marques à des lieux et je ne connais rien de cela. Je n’ai plus aucun repère. À la fin du cours un étudiant me parle en anglais et encore une fois je me sens stupide car je ne le comprends pas non plus. Je lui demande de répéter et il répète, en français cette fois… Encore une fois je n’ai aucune idée de ce à quoi il fait référence. Cela me frustre tellement je suis incapable de communiquer en français ou en anglais. Je lui souris donc bêtement juste pour pouvoir m’échapper. Je réalise que ce que j’ai appris en France ne m’est d’aucune utilité ici. J’ai l’impression d’avoir à tout réapprendre. Je quitte l’université et m’arrête à Pizza Pizza sur le chemin de mon appartement, après tout, j’ai déjà pris 8kg en deux ans, je ne suis plus à ça prêt. La serveuse me voit rentrer et s’exclame en souriant Hey, how is it going? Oh my god you look amazing with that sweater, I love it! So, what can I get for you today? ». Le sweat-shirt que je porte est certainement le plus laid et le plus vieux que je possède mais j’ai bien compris que la serveuse n’en à rien a faire de mon sweat-shirt, elle veut juste que je lui laisse un bon tip pourboire. Juste avant de partir j’aperçois Mona une fille de ma classe qui a 3 jobs pour pouvoir payer ses études. Je lui fais un petit signe de la main et continue mon chemin en me demandant si moi aussi je vais finir dans la même situation. Nous sommes à peine en novembre et il fait déjà si froid, l’hiver arrive… Je n’en peux plus, je suis fatigué de tout ça, je veux me réveiller et me retrouver en France, ou bien à Cuba sur une plage avec une eau des plus bleue qui existe sur cette terre. Je ferme les yeux quelques secondes puis les ré-ouvre, mais il n’y a pas de plage, pas de mer bleue… Au lieu de cela, j’arrive chez moi et je vois une sorte de gros rat noir qui fouille dans les poubelles ndla au Canada ce genre de rat s’appelle écureuil ». Je décide alors de passer par l’arrière de mon immeuble et tout à coup je sens une odeur épouvantable, aussitôt j’aperçois une moufette qui s’enfuit. L’odeur est répugnante, je m’engouffre à l’intérieur de mon building et pense déjà a ce que je vais regarder à la télévision. Au fond, peu importe, je sais bien que je vais regarder la même chose que d’habitude, une ou deux heures de publicité entrecoupée par quelques passages d’une émission supra nord américanisée qui n’a pas de maudit bon sens… Comment faire face au choc culturel et aux désillusions ? Cette histoire fictive tournant en dérision la vie d’un expatrié est là pour illustrer deux points de vue extrêmes et sert à introduire la notion de choc culturel. Je vous invite à partager votre expérience d’expatrié dans les commentaires ou à lire les articles suivants si vous préparez un départ au Canada 10 erreurs à éviter de faire au Québec, expressions québécoises populaires, 10 règles à respecter et 10 choses à ne jamais faire au Canada et clichés sur le Canada et les canadiens. L’obsession des Américains pour la réussite les a menés tout droit à la crise économique actuelle. Ils devraient revenir à des aspirations plus simples, estime l’écrivain Frederic Morton. Publié le 18 mars 2009 à 13h18 Lecture 3 min. Comment faire revivre le rêve américain ? C’est la question qui obsède toute l’Amérique, de la Maison-Blanche au Congrès, en passant par les médias. Personne, pourtant, ne semble voir le problème sous-jacent à ce casse-tête, à savoir la nécessité de réformer le rêve américain lui-même. Véritable Constitution non écrite du pays, le rêve américain nous gouverne au quotidien. Notre texte constitutionnel comporte des garde-fous et évolue au fil des amendements et des décisions juridiques argumentées. Le rêve, lui, échappe à tout contrôle et s’adapte en permanence aux nouvelles visions qui illuminent notre horizon. Aujourd’hui, il suffit de lire les titres des journaux pour prendre la mesure de l’irrésistible ascendant qu’il exerce sur nos existences le rêve américain exige des ambitions démesurées et un appétit tellement héroïque qu’il nous pousse à braver tous les dangers. Résultat de ces conduites ? L’actuelle débâcle économique. Trop de responsables ont pris de mauvaises décisions non par incompétence, mais parce qu’il leur était impossible de résister à la pression qui les a menés droit à leur perte toujours plus haut, toujours plus grand, toujours plus. Bon nombre d’entre eux étaient conscients des risques, mais aucun n’a su résister à l’appel du rêve américain. Certains diront que c’est notre passion pour l’impossible et l’inaccessible qui a fait de ce pays une “grande nation”. Mais cela fait-il de nous une nation heureuse ? Et une part de notre bonheur n’est-elle pas la face riante du stress que nous subissons au quotidien ? L’image d’un yacht avec piste d’hélicoptère suffit à nous insuffler “l’audace d’espérer”. Le livre de Barack Obama n’a évidemment rien à voir avec les navires de luxe, mais son titre touche une corde sensible de l’âme yankee. L’audace transcende l’espoir. Cet état d’esprit se fonde sur le pari le plus fou “L’impossible, c’est l’Amérique”, tel est notre mot d’ordre. En d’autres termes, l’individu lambda qui ne demande pas l’impossible se rend coupable d’infraction à l’esprit américain. Il faillit à son devoir patriotique, révolutionnaire et avant-gardiste. L’itinéraire du véritable citoyen américain est une autoroute partant d’un cabanon pour arriver directement aux salons de la Maison-Blanche ou à une villa de star ou un jardin d’agrément de millionnaire. Il n’y a pas d’étape prévue sur cette route, pas de limitation de vitesse, pas d’aire de repos, pas de chemin de traverse, pas même de possibilité de s’arrêter pour admirer le paysage. Si seulement il n’y avait pas qu’un seul Bill Gates, un seul Elvis Presley, un seul Barack Obama capable d’un tel parcours ! Avec vous et moi, l’audace a tendance à tourner au vinaigre, à l’échec personnel, au malaise social, et, tôt ou tard, à la catastrophe économique généralisée. Et ce “tôt ou tard” est arrivé. A présent, nous opérons un retour vers le passé, vers les an­nées 1930, la dernière fois où nous nous étions infligé de pareilles souffrances. A l’époque, nous avions réussi à atténuer la douleur en acceptant de modérer notre rêve. Avec le New Deal, nous avons refréné nos exigences de réussite individuelle absolue. Nous avons réveillé nos aptitudes enfouies dans le confort et la chaleur du collectif. Nous avons découvert que nous étions capables de savourer des plaisirs simples ; et que nous n’avions pas besoin de courir après le succès. Nombre d’entre nous ont appris à profiter pleinement du match, même si nous étions dans les gradins, et non sur le terrain. En réordonnant nos attitudes intérieures, nous avons produit cette volonté politique d’aller de l’avant qui a permis de reconstruire notre pays. Sommes-nous capables de réitérer cet exploit ? Le contraste entre les présidents d’alors et d’aujourd’hui pourrait compliquer ce processus. Franklin Roosevelt était l’héritier de privilèges qui avaient été chèrement acquis grâce à une ambition démesurée. Et le fait qu’il fût prêt à modérer cette ambition le rendait plus convaincant. Le projet d’Obama n’est pas sans rappeler le New Deal ; pourtant, sa biographie n’a pas grand-chose à voir avec celle de l’architecte de celui-ci. Elle suggère un destin d’exception voué à faire voler en éclats toutes les barrières. La légende voudrait qu’il soit passé du fond du bus au Bureau ovale. Sans le vouloir, il a rendu encore plus normative la trajectoire de la superstar. Par son parcours, Obama ne peut s’empêcher d’alimenter l’indécrottable optimisme des Américains, dont les excès mêmes sont séduisants et provoquent une dépendance. Et nous avons le plus grand mal à nous sevrer de cette dépendance. Un grand nombre d’entre nous ont voté pour Obama non pas pour se prouver qu’ils vivaient dans une so­ciété postraciste, mais pour nier la débâcle du rêve américain. Nous avons voté Obama afin de réaffirmer que l’impossible était américain, que c’était une obsession légitime, un must pour vous et moi. Par conséquent, je me pose la question avons-nous le courage de nous libérer de notre fixation sur l’exceptionnel ? Devrions-nous rêver en moins grand ? Sommes-nous capables d’abandonner cette obsession qui fatalement tourne à la dépression ? * Ecrivain d’origine autrichienne. Il est l’au­teur de plus de vingt ouvrages, dont The Rothschilds A Family Portrait Les Rothschild portrait de famille. Source de l’article Los Angeles Times Los AngelesLe géant de la côte ouest. Créé en 1881, c’est le plus à gauche des quotidiens à fort tirage du pays et le grand spécialiste des sujets de société et de l’industrie du divertissement. Ce n’est qu’à partir des années 1940 qu’il devient le premier quotidien de Los Angeles. Détenu par des Californiens depuis l’origine, le titre est racheté en l’an 2000 par le groupe Tribune – propriétaire du Chicago Tribune. En 2018, le Los Angeles Times est vendu à un milliardaire des biotechnologies, Patrick Soon-Shiong. Après des années de baisse des ventes, de valse des directeurs de la rédaction et de coupes dans les effectifs, cet ancien chirurgien entend relancer le titre et lui faire prendre le train du numérique. Avec un objectif très ambitieux 5 millions d’abonnés numériques. Une gageure alors que le Los Angeles Times en compte début 2019 environ 150 000. Lire la suite Nos services Généralement perçus comme une terre d’évasion, les États-Unis sont une nation aux multiples cultures qui attirent plus d’un. Vivre aux États-Unis représente pour certains un objectif à atteindre à tout prix. Malheureusement, la réalité peut être tout autre. La vie dans ce pays n’est souvent pas aussi facile et belle que vous pouvez l’imaginer. Vivre en Amérique constitue-t-il alors un rêve ou un cauchemar ? Éléments de réponse ! Pourquoi les États-Unis sont-ils la destination rêvée de nombreuses personnes ? Aux États-Unis, tout vous est accessible. Nul besoin d’effectuer des kilomètres de trop pour trouver ce dont vous avez besoin, car il existe des boutiques, des fast-foods, des distributeurs, des kiosques, des pharmacies à tous les coins de rue. Par ailleurs, les États-Unis sont un pays doté de divers lieux qui font de lui l’une des meilleures destinations de vacances. Vous pouvez ainsi y trouver différentes destinations phares telles que les lieux touristiques, les montagnes, les somptueux hôtels et les plages. Vous aurez aussi l’opportunité d’apprécier des maisons de rêve aux belles vues sur mer, des parcs d’attractions, des musées aux histoires remarquables et bien d’autres endroits encore. L’une des autres raisons pour lesquelles beaucoup nourrissent tant ce rêve de vivre aux États-Unis est le faible taux de chômage. Première puissance mondiale, les États-Unis détiennent les plus grandes firmes. L’entrepreneuriat et la créativité dans ce pays sont très encouragés. Pour vous faire de l’argent, il vous suffit d’être motivés, puisque ce ne sont pas les opportunités d’emploi qui manque. Vivre aux États-Unis désillusion ? Passer des séjours ou vivre définitivement aux États-Unis n’est pas sans danger. Les salaires sont à la hauteur du coût de la vie. Toutefois, avec une économie très solide, vous comprendrez donc que tout est coûteux. L’alimentation, les frais de scolarité, la couverture de santé, les transports, les frais de logement, les loisirs et les différentes assurances sont autant de responsabilités à assumer. Puisque les charges sont importantes, économiser de l’argent devient très compliqué. De plus, aux États-Unis, les employés sont moins protégés et le système de la sécurité sociale est très différent de ce qui se voit ailleurs. Cela n’exclut même pas le port d’armes qui est la véritable peur qui règne chez les habitants de ce pays. En effet, tout individu peut être autorisé à porter une arme à feu. L’insécurité est donc une réalité palpable qui n’est pas près de changer dans ce pays. Vols à mains armées, viols, racisme, fusillades, voilà tant de situations déplorables auxquelles vous pouvez assister tous les jours. Dès que vous vous rendez dans ce pays, ne soyez donc pas surpris de vous faire agresser en pleine rue ! En outre, le climat est ce qui pourrait vous rendre encore la vie plus dure. Entre gel, froid glacial, temps très chauds, vous n’allez sûrement pas vite vous adapter. Vos séjours sur ce territoire vous montreront aussi à quel point la population est toujours pressée. Un rêve à réaliser malgré tout Aller passer de belles vacances aux États-Unis, c’est bien, mais y vivre pour de bon mérite mûres réflexions. Ce pays a beaucoup de surprises pour vous. Alors, si vous voulez réaliser votre rêve d’y vivre, prenez le temps d’évaluer tous les aspects d’une telle décision. Assurez-vous que vous aurez le budget nécessaire pour subvenir à vos besoins et garantir votre propre sécurité. Vivre aux États-Unis est un rêve très prometteur qui pourrait rapidement devenir un cauchemar. Pour minimiser les risques, il vous revient de savoir ce que vous voulez réellement y faire. Il y a dix ans, Jesús Rodríguez a fait croire à ses enfants qu'il vendait ses meubles pour aller s'installer à Disney World avec eux. Il avait en fait besoin d'argent après avoir perdu sa maison, comme des millions de familles victimes de la crise aux le salon de l'appartement qu'il loue aujourd'hui à Coral Springs, au nord de Miami en Floride, le père de famille de 57 ans a la gorge nouée à l'évocation de ses déboires immobiliers."Je me souviens que mes enfants étaient très jeunes lorsque nous avons commencé à tout vendre", raconte-t-il. "Ils m'ont dit +Papa, où est-ce qu'on va ?+ Et je leur ai répondu que nous allions à Disney World. Ils m'ont alors demandé si Disney était si cher que nous devions vendre le frigo et les lits". Durant les années qui ont précédé la crise, accéder à la propriété était d'une grande simplicité. Pas besoin de démontrer sa capacité de paiement les banques prêtaient à tout-va et les intermédiaires engrangeaient des millions en revendant de la Rodríguez a émigré aux Etats-Unis en 2005 avec sa famille pour fuir la crise politique frappant son pays, le Venezuela. Il a contracté un emprunt peu de temps après pour acheter un appartement qui lui donnait l'illusion de vivre le "rêve américain", alors qu'il ne gagnait que dollars par mois comme employé d'une imprimerie."Mon voisin était livreur de pizzas et il a obtenu le même prêt", l'avocate Shari Olefson, spécialisée dans les saisies immobilières, la crise a été alimentée par les nombreux prêts hypothécaires à haut risque - les subprimes - accordés par des banques "déterminées à faire beaucoup d'argent". Malgré la hausse inquiétante des prix de l'immobilier et les mises en garde d'économistes, "de nombreux Américains sans expérience dans les biens immobiliers ont cru qu'ils pouvaient devenir investisseurs", pointe l'experte, auteure de plusieurs livres sur le Des dettes impayables -La bulle s'est finalement dégonflée, la valeur des biens s'est effondrée, les intérêts ont augmenté, les dettes ont atteint des niveaux absurdes et les gens ont arrêté de 4% d'intérêts payés par Jesús Rodríguez ont ainsi grimpé à 14% en un an et sa dette est devenue "impayable". Après une deuxième hypothèque, la famille devait en 2008 quelque dollars pour un appartement dont la valeur avait chuté à dollars."Les frais ont commencé à augmenter et, d'un coup, le nombre de défauts d'emprunts a explosé", détaille Mme Olefson. "Alors que davantage de gens faisaient l'objet de saisies, l'offre immobilière grossissait sur le marché et cela a commencé à faire baisser les prix. Et la panique s'est installée".Plus de la moitié des foyers de Floride étaient crise des "subprimes", qui a démarré en 2006 avant d'atteindre son paroxysme deux ans plus tard, a provoqué la chute de banques et d'institutions répercussions spectaculaires partout dans le monde ont donné naissance à la pire dépression économique depuis les années un rapport de 2009 de RealtyTrac, une société spécialisée dans les données immobilières, l'année 2008 a vu un nombre record de "dossiers de saisie".Quelque 3,1 millions d'entre eux ont ainsi été ouverts en 2008 aux Etats-Unis, soit 81% de plus que l'année précédente et 225% de plus qu'en les Etats les plus touchés le Nevada, l'Arizona et la Floride, où 4,5% des biens immobiliers étaient alors concernés par un dossier de Et maintenant ? -Ironie du sort, Jesús Rodríguez travaille aujourd'hui comme conseiller financier pour une compagnie d'assurances. "J'aide désormais les gens à ne pas tomber comme j'ai pu le faire, à ne pas s'endetter autant", confie-t-il. "Je leur apprends à s'occuper de leur indépendance financière, de leur épargne, de leur fonds de pension et de ce genre de choses. C'est comme un renvoi d'ascenseur".Les experts estiment que le système financier a tiré les leçons de ses erreurs et qu'il est peu probable de voir se produire à nouveau une crise hypothécaire du même genre, notamment parce qu'il est plus difficile d'accéder à un emprunt. © 2018 AFP

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